Qui rase du bout de l’aile : L’eau dormante des marais, Voila l’enfant des chaumieres Qui glane i  propos des bruyeres Notre bois tombe des forets

16 Tháng Mười, 2022

Qui rase du bout de l’aile : L’eau dormante des marais, Voila l’enfant des chaumieres Qui glane i  propos des bruyeres Notre bois tombe des forets

L’onde n’a plus le murmure , Dont celle-ci enchantait des bois ; Sous des rameaux sans verdure. Les oiseaux n’ont plus de voix ; Le soir reste pres de l’aurore, L’astre a peine vient d’eclore Qu’il va terminer son tour, Il jette avec intervalle Une heure de clarte pale Qu’on appelle encore 1 jour.

L’aube n’a environ zephire

Sous ses nuages dores, J’ai pourpre du soir expire Sur les flots decolores, J’ai mer solitaire et vide N’est plus qu’un desert aride Ou l’oeil cherche en vain l’esquif, ainsi, sur la greve plus sourde Notre vague orageuse et lourde N’a qu’un murmure plaintif.

La brebis i  propos des collines Ne voit plus le gazon, Son agneau laisse a toutes les epines Les debris de sa toison, La flute aux accords champetres Ne rejouit plus des hetres Des airs de joie ou d’amour, Toute herbe aux champs reste glanee :

Ainsi termine une annee, Ainsi finissent des temps !

C’est la periode ou bien tombe Aux coups redoubles des vents ; Un vent qui vient une tombe Moissonne aussi les vivants : Ils tombent aussi par mille, Comme la plume inutile Que l’aigle abandonne aux airs, Lorsque des plumes nouvelles Viennent rechauffer ses ailes A l’approche des hivers.

C’est aussi que ma paupiere Vous vit palir et mourir, Tendres fruits qu’a la lumiere Dieu n’a pas laisse murir !

Quoique jeune sur la terre, Je suis deja solitaire Parmi ceux de ma saison, ainsi, quand je dis en moi-meme : Ou paraissent ceux que ton coeur adore ? Je regarde le gazon.

Leur tombe est sur la colline, Mon pied la sait ; la voila ! Mais un essence divine, Neanmoins, eux, Seigneur, sont-ils la ? Jusqu’a l’indien rivage Le ramier a un message Qu’il rapporte a les climats ; Notre voile marche et repasse, Mais de le etroit espace Leur ame ne revient nullement.

Ah ! quand les vents de l’automne Sifflent en rameaux morts, Di?s Que le brin d’herbe frissonne, Di?s Que le pin rend ses accords, au moment oi? la cloche des tenebres Balance ses glas funebres, La nuit, a travers des bois, A chaque vent qui s’eleve, A chaque flot concernant la greve, Je dis : N’es-tu pas leur voix?

Du moins si leur voix si pure Est trop vague concernant des sens, Leur ame en secret murmure Sans compter que perso accents ; Au fond des coeurs qui sommeillent, Leurs souvenirs qui s’eveillent Se pressent de l’ensemble de cotes,

Comme d’arides feuillages que rapportent nos orages Au tronc qui les a portes !

C’est une tante ravie A ses enfants disperses, Qui leur tend de l’autre vie Ces bras qui les ont berces ; Plusieurs baisers seront dans sa bouche, Sur ce sein qui fut leur couche le coeur les rappelle a soi ; Plusieurs pleurs voilent son sourire, Et le regard parai®t affirmer : Vous aime-t-on tel moi ?

C’est une jeune fiancee Qui, le front ceint du bandeau, N’emporta qu’une pensee

De sa jeunesse au tombeau ; Triste, helas ! au ciel meme, Pour revoir celui qu’elle adore Elle revient via ses pas, Et lui dit : Ma tombe reste degoi»tee ! Sur votre terre deserte Qu’attends-tu ? Je n’y suis gui?re !

C’est mes fri?res de l’enfance, Qu’aux jours sombres du malheur Nous preta la Providence Pour appuyer notre c?ur ; Cela n’est plus ; notre ame reste veuve, Cela nous suit dans notre epreuve Et nous devoile avec pitie : Ami, si ton ame est emplie, De ta joie ou de ta peine Qui portera la moitie ?

C’est l’ombre pale d’un pere Qui mourut en nous nommant ; C’est une soeur, c’est un frere, Qui nous devance un moment ; Sous notre heureuse demeure, Avec celui qui les pleure, Helas ! ils dormaient hier ! Et notre coeur doute i  nouveau, Que le ver deja devore Cette chair de notre chair !

L’enfant dont la mort cruelle Vient de vider le berceau, Qui tomba en mamelle Au lit glace du tombeau ; Tous ceux enfin dont le quotidien Un jour ou l’autre ravie,

Emporte une part de nous, Murmurent sous la poussiere : Vous qui voyez la lumiere, Vous souvenez-vous de nous ?

Ah ! vous pleurer est le plaisir supreme Manes cheris de quiconque a des pleurs ! Vous oublier c’est s’oublier soi-meme : N’etes-vous nullement un debris de nos coeurs ?

En avancant dans notre obscur voyage, Du doux passe l’horizon est plus beau, En deux moities une ame se partage, ainsi, J’ai meilleure appartient au tombeau !

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Dieu du pardon ! leur Dieu ! Dieu de leurs peres ! Toi que leur bouche a si souvent nomme ! Entends pour eux les larmes de leurs freres ! Prions pour eux, nous qu’ils ont tant adore !

Ils t’ont prie pendant leur courte life, Ils ont souri quand tu les as frappes ! Ils ont crie : que ta main soit benie ! Dieu, bien espoir ! nos aurais-tu trompes ?

Et cependant pourquoi ce long silence ? Nous auraient-ils oublies sans retour ? N’aiment-ils plus ? Ah ! votre doute t’offense ! Et toi, mon Dieu, n’es-tu jamais tout amour ?

Mais, s’ils parlaient a l’ami qui les hurle, S’ils nous disaient comment ils sont content, De tes desseins nous devancerions l’heure, Avant ton jour nous volerions par eux.

Ou vivent-ils ? Quel astre, a un paupiere Repand 1 jour plus durable et plus doux ? Vont-ils peupler ces iles de lumiere ? Ou planent-ils entre le ciel et nous ?

Sont-ils noyes dans l’eternelle flamme ? Ont-ils perdu ces doux noms d’ici-bas, Ces noms de soeur et d’amante ainsi que femme ? A ces appels ne repondront-ils pas ?

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